dimanche 14 décembre 2014

"Les projets" #1 : Travailler la laine


Il y a de ça quelques semaines, je vous avais parlé de mes projets. Jusqu'à présent je les gardais un peu secret, sûrement le temps qu'ils mûrissent un peu en moi, sûrement le temps qu'ils se concrétisent mais sûrement aussi car je n'osais pas.

J'ai décidé qu'il était temps de mettre ça au clair, de "poser" un de ces projets et quoi de mieux que de l’officialiser via ce blog?

Mon projet professionnel consiste à m'installer en tant qu’artisane et de travailler autour de ce matériau qu'est la laine. Juste avant de vous parler de mon projet je voulais faire un petit topo à propos de la laine en France.

Cette matière, autrefois utilisée par toute personne possédant quelques moutons pour se vêtir, se confectionner matelas et couvertures est devenue aujourd'hui un déchet pour le monde agricole.

Chaque éleveur pratique une (ou deux fois, mais cela est plus exceptionnel) la tonte de son troupeau. Il fait donc appel à un tondeur expérimenté et doit le rémunérer. Sa laine est ensuite revendue pour une somme dérisoire (et pour des utilisation diverses), qui autour de chez moi ne suffit même pas à payer les services de la tonte. Pour les agriculteurs la laine, au lieu de leur rapporter un peu de revenus est maintenant une source de dépense.

Le sort de la laine, en déclin depuis plusieurs années s'expliquent par de nombreux facteurs. La concurrence des fibres synthétiques, la dissociation des produits issus des ovins : des brebis sélectionnées pour leur capacité laitière, d'autres pour leurs conformations bouchères et enfin une sélection de bête à laine. On connaît les élevages de moutons mérinos (réputés pour leur laine à la finesse inégalée) de Nouvelle-Zélande, et pour certains conditions et sélection génétiques assez atroces qui s'apparentent à l'élevage en batterie de nos chers poulets. Or nos chers brebis à lait ou à viande ont tout autant d'atout lainiers et pas besoin de mérinos pour se tricoter une veste ou isoler sa maison, se faire un matelas!

Si le sort de la laine est en déclin, se sont aussi les filatures, autrefois très nombreuses, qui aujourd'hui se comptent sur les doigts ... allez, des deux mains quand même! Comme un peu partout, on a délocalisé dans des pays où la main d’œuvre est moins chère, les gens exploitables à outrance et les réglementations en matière de protection de l'environnement quasi nulle. Ainsi les savoirs-faires lainiers tendent à disparaître.

Face à ce constat depuis quelques années des groupes de travail en France, en Belgique et un peu partout en Europe, se sont formés afin de mieux exploiter cette laine, de la valoriser et de redécouvrir notre patrimoine culturel.

Actuellement nous sommes plusieurs artisans, éleveurs et animateurs d'associations paysannes à nous être retrouvés afin de redévelopper une filière laine en Lozère. Plusieurs projets, à différentes échelles existent. Certains ont déjà vu le jour, d'autres sont en train de germer. Une chose nous anime: travailler la laine, élever ces brebis pour le lait et la viande tout en valorisant leurs toisons, se ré-approprier d'anciens savoirs-faires, organiser des rencontres autour de nos activités.

Pour parler un peu plus concrètement de moi, j'aspire à travailler la laine pour l'utiliser dans le domaine de la petite enfance. Confectionner un petit nid douillet avec des matières saines et écologiques, une laine produite éthiquement (élevage respectant le principes du bio: peu de traitements antibiotiques, mise à l'herbe au maximum, alimentation bio, bien être animal), des teintures végétales sans adjonction de produits chimiques, du coton bio. 

Alors pour l'instant je rassemble les matières premières, je fais des expériences, des prototypes, je passe des coups de fil, je fais des prévisionnels, je rêve un peu et je stress beaucoup. Mais d'ici quelques mois j'espère vous faire découvrir une petite collection qui vous plaira!

Photo 1 : un échantillon des 50kg de laine collectés ces derniers mois
Photo 2 : Tamiko, c'est plus facile de garder un panier de laine qu'un troupeau de brebis, non?
Photo 3 : Fil à tricoter, laine cardée et extrait végétaux
Photo 4 : Bois de campêche
Photo 5 : Brou de noix, Garance, Camomille des teinturiers, feuille de Noyer et bois de Campêche
Photo 6 : Coton bio, fil de récup', aiguille et ciseaux ... y'a plus qu'à!
Photo 7 : Coton bio

samedi 13 décembre 2014

Blanc comme neige



C'était le week-end dernier et on en a bien profité. Presque 40 cm de neige, une luge improvisée, une combinaison trouvée dans une brocante encore un peu grande. 
Depuis la neige a fondue et cette semaine on a soigné nos rhumes. Bon dimanche à vous!